Selon l’Agence Ecofin, 3ème denrée alimentaire la plus consommée au Cameroun, le plantain fait partie des 16 cultures ciblées par le Plan national d’investissement agricole de 2ème génération (2020-2030). Il est question de passer d’une production de 5 millions de tonnes en 2020 à 7 millions tonnes d’ici 2025 et à 10 millions tonnes d’ici 2030.
Selon un avis à manifestation d’intérêt signé par Obam Bikoué, président national de l’Association des acteurs de la filière banane-plantain du Cameroun (FBPC), des financements sont disponibles pour les acteurs de la filière banane plantain. Il s’agit de prêts « à un taux d’intérêt préférentiel sur une période de 1 à 8 ans avec un différé calqué sur la campagne agricole » précise l’Agence ECOFIN. Les montants des crédits pouvant être accordés varient de 10 à 250 millions FCFA.
Cette opération est portée par le Fonds de facilitation de l’offre de crédit pour le développement des chaînes de valeurs agricoles, de l’élevage et de la pisciculture (2FC-CVAEP), créé en mars 2023 par un arrêté du Premier ministre, précisément par son compartiment dédié au financement des chaînes de valeurs agricoles souligne ECOFIN.
Il est doté de deux guichets, à savoir le ‘’Guichet fonds de garantie partielle 50%’’, adossé sur des banques agréées par le ministère des Finances, et le ‘’Guichet facilité de refinancement des établissements de microfinance’’, appuyé sur des opérateurs financiers recrutés sur une base compétitive. Le premier guichet repose sur la garantie souveraine de 200 milliards FCFA mise en place en août 2023, et le second sur le Projet de développement des chaînes de valeurs agricoles (PDCVA), financé à hauteur de 22 milliards FCFA par la Banque africaine de développement.
Pour en bénéficier, informe Investir au Cameroun, il faut être Camerounais et membre de la FBPC. L’avis à manifestation d’intérêt de la FBPC vise d’ailleurs à « recruter les nouveaux membres (personnes physiques et morales) qui bénéficieront des financements ». L’offre comprend également une incubation de 2 mois en présentiel ou à distance au Training Centre de Référence Fertile Ground de Kribi, en vue de la maturation des projets avant leur présentation aux guichets de financement.
Les coûts de cette incubation varient en fonction du volume du crédit sollicité. Pour les financements allant de 10 à 50 millions FCFA, le coût est de 2,5 millions et pour ceux allant de plus de 50 à 250 millions FCFA, le porteur de projet devra débourser 7,5 millions, payables en deux tranches. Les frais d’accompagnement peuvent donc représenter jusqu’à 25% du financement pour le 1er palier et 15% pour le 2nd.
La FBPC n’explique pas les ressorts de ces coûts. Elle indique juste qu’ils intègrent, pour le second palier, « un voyage d’affaires et la signature de contrats commerciaux au Nigéria/Gabon/Guinée équatoriale/Congo… ».
Selon Obam Bikoué, cette offre de financement vise à contribuer à l’atteinte des objectifs du Plan national d’investissement agricole de 2ème génération qui vise à soutenir l’import-substitution et l’agro-industrie pour développer des chaînes de valeur agricoles et générer des emplois.