C’est à travers un accord de don signé entre le Tchad et la Banque africaine de développement (BAD). Selon le communiqué de l’institution bancaire publié le 10 juin dernier sur son site internet, cette enveloppe de 650 000 dollars permettra d’étendre les services numériques.
Depuis 2020, le gouvernement tchadien accorde une attention particulière à la transformation numérique du pays. Pour garantir son succès, il multiplie des accords stratégiques pour favoriser le développement de son écosystème technologique. Le plus récent est l’entente entre le pays et la Facilité pour l’inclusion financière numérique en Afrique (ADFI) de la Banque africaine de développement pour un don de 650 000 dollars (300 millions de F) afin de fournir des services financiers et non financiers numériques innovants aux femmes et aux jeunes.
Ce financement, apprend-on, permettra de faire avancer le projet d’appui au développement de la microfinance pour l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes, qui vise à renforcer l’autonomisation économique des femmes et l’entrepreneuriat des jeunes dans les zones rurales du Tchad.
Ce projet se déploie sur trois axes: l’amélioration de l’offre de services de microfinance et le développement de la finance numérique ; la stimulation de la demande de services financiers et enfin le renforcement de l’écosystème entrepreneurial dans les zones rurales du Tchad.
En plus du soutien financier, l’ADFI fournit également une assistance technique, ainsi qu’une supervision du Human Capital Skills and Youth Development Department et de l’initiative Affirmative Finance Action for Women in Africa (AFAWA). Gage d’une augmentation de l’inclusion financière et des opportunités de création d’emplois, non seulement en renforçant la capacité des institutions de microfinance à développer de nouveaux services financiers numériques pour les femmes et les jeunes exclus, mais aussi à travers la première étude FinScope pour évaluer l’offre et la demande de services financiers au Tchad.
Le cofinancement d’environ 12,8 millions de dollars provient du Fonds de la Facilité de transition de la Banque africaine de développement, l’initiative Affirmative Finance Action for Women in Africa de la Banque contribuant à hauteur de 673 500 dollars. « A la Banque africaine de développement, nous reconnaissons que nous avons un rôle majeur à jouer dans le soutien aux technologies innovantes susceptibles d’accroître l’accès et l’utilisation des solutions financières numériques et de stimuler l’entrepreneuriat, en particulier parmi les groupes exclus et défavorisés », reconnaît Ali Lamine Zeine, responsable pays de la Banque africaine de développement pour le Tchad.
Contribuant à la réalisation des priorités stratégiques, les « High 5 », en «s’efforçant de bâtir un secteur de la microfinance robuste et durable au Tchad, avec la possibilité de surmonter les obstacles aux solutions financières numériques inclusives, d’accélérer la résilience économique, de réduire la pauvreté et de stimuler la croissance », indique-t-il.
Selon la BAD, seuls 7 % des Tchadiens ont accès aux services financiers parce que les services bancaires sont largement inaccessibles en dehors des zones urbaines. Les populations ont donc recours au système informel ou aux usuriers. Alors que le gouvernement tchadien a mis en œuvre la Stratégie nationale d’inclusion financière (2019-2024), « la majorité des 115 institutions de microfinance enregistrées dans le pays rencontrent toujours d’énormes difficultés pour répondre aux besoins des groupes marginalisés, en particulier les petites entreprises, en raison d’un manque d’infrastructures, de capacités et de solutions technologiques fiables », constate la BAD.