Au moment où des nations cherchent des voies et moyens pour permettre à tous les enfants d’aller à l’école, les « professionnels de l’éducation nationale » envoient des milliers d’élèves dans la rue. Les taux d’inscription pour l’année scolaire 2022-2023 ont augmenté.
La Commission nationale d’affectations et de mutations (CONAM) a proposé l’augmentation des frais de scolarité à l’issue de sa 22ème édition tenue fin août 2023. Cette proposition adoubée par le Syndicat des enseignants du Tchad (SET) enverra des milliers d’élèves dans la rue en sus du faible taux de scolarisation observé dans l’ensemble du territoire national.
Désormais, les frais de scolarité sont fixés comme suit : 2.500 FCFA pour l’inscription au cycle primaire et 500 FCFA par trimestre soit 4. 000 FCFA par élève. Au collège d’enseignement général, il faudra débourser 3. 000 FCFA pour l’inscription et 3000 par trimestre, soit 12. 000 FCFA l’an. Les élèves des lycées d’enseignement général paieront 12. 000 FCFA comme ceux des collèges. Dans les lycées techniques, le tarif d’inscription est fixé à 10.000 FCFA et 5. 000 FCFA par trimestre soit 25. 000 FCFA/an.
Des taux d’inscription qui vont à l’encontre de la Loi 16
Cette proposition adoubée par le Syndicat des Enseignants du Tchad est contraire à l’article 9 de la Loi 16 qui dispose que l’enseignement public est gratuit. Malgré cette loi, des élèves et parents d’élèves se sont toujours vus extorqué de l’argent chaque début d’année pour l’inscription ou la réinscription. Cette situation pendant longtemps critiquée n’a jamais ému les responsables en charge de l’éducation.
Pour le chargé de revendications du Syndicat des enseignants du Tchad (SET) Djasrabaye Ngaba, le SET a commencé par émettre son désaccord avant et pendant la 22e édition de la CONAM. « Sur plus de 200 personnes qui étaient dans la salle, le SET n’avait que deux représentants. Il ne peut contester ce que la majorité a décidé. Cette majorité est constituée des Tchadiens qui sont conscients des problèmes de l’éducation nationale et du porte-monnaie des parents », a-t-il déclaré.
Le ministère de l’éducation nationale devrait réfléchir plutôt à comment maintenir les enfants à l’école que de les renvoyer dans les rues en soutenant la hausse des frais de scolarité.