A l’ouverture de la première session ordinaire 2024 du Conseil économique, social, culturel et environnemental (CESCE) qui a lieu ce vendredi 16 février 2024, le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Ahmat Abdelkérim Ahmat, accompagné du Secrétaire général du ministère et des Directeurs généraux de l’Industrie et du Commerce, s’est exprimé, sur le thème brûlant de « La cherté de vie au Tchad : Analyse Diagnostique et mesures d’atténuation pour la population. »
Devant une assemblée composée du président du CESCE, M. Abdelkérim Ahmadaye Bakhit, entouré des représentants des organisations des femmes, des jeunes, des ONGs, du patronat, du syndicat des consommateurs, des consultants et personnes ressources, le ministre a souligné les multiples facteurs contribuant à la hausse des coûts de la vie au Tchad.
Selon M. Ahmat Abdelkérim Ahmat, les guerres en Ukraine, au Soudan et d’autres régions ont eu un impact direct sur l’économie mondiale, affectant ainsi le coût des matières premières et des produits importés. La faible pluviométrie, attribuée au changement climatique à l’échelle internationale et nationale, a également eu des conséquences sur l’agriculture locale, entraînant des pénuries alimentaires et une augmentation des prix. L’enclavement géographique du Tchad, les difficultés de transfert d’argent et le manque des industries nationales ont également été cités comme des facteurs contributifs.
Face à ces défis, le ministre rappelle les mesures urgentes, notamment l’exonération des droits et des taxes à l’importation des denrées de premières nécessités et la subvention des produits alimentaires pour soulager la pression sur les ménages. Parmi ces mesures, M. Ahmat Abdelkérim Ahmat promet redynamiser la brigade économique de son département pour contrôler les prix de ces produits exonérés et/ou subventionnés sur le marché national.
En ce qui concerne le réajustement des prix du carburant, M. Ahmat Abdelkérim Ahmat a pointé du doigt l’incapacité de la raffinerie nationale à satisfaire la demande intérieure, principalement due à une demande croissante des industriels, évaluée à 77 millions de litres par mois contre 66 millions de litres produits mensuellement par la raffinerie. Il a expliqué que le redémarrage des chantiers de l’État et la forte demande des usagers ont contraint le gouvernement à autoriser une importation massive de carburant, déjà vendu à des prix élevés ailleurs, pour combler le déficit. Ce qui justifie ce réajustement temporaire des prix du carburant, le temps pour la raffinerie de résoudre son problème technique et répondre aux besoins nationaux, informe le ministre.
M. Ahmat Abdelkérim Ahmat a également mis en lumière le fait que bien que le pétrole soit présent au Tchad, sa transformation en gaz, pétrole lampant, gasoil, super carburant, etc. nécessite l’importation d’autres matières premières. Cette démarche s’est avérée plus coûteuse en raison de l’augmentation des coûts de ces matières dans les pays exportateurs et du transport maritime.
Toutefois, le Ministre de l’Industrie et du Commerce, annonçant l’Etat d’urgence alimentaire qui vient d’être décrété au Tchad, souligne l’engagement du gouvernement à prendre des mesures immédiates pour atténuer l’impact de la hausse des prix sur la population, tout en appelant à une coopération nationale et internationale pour faire face aux défis économiques actuels du Tchad.