Tribune : Le pays des Barbouzes à la trame des vampires

Effroyable, l’assassinat de Allah-Asra Marius Mbainarem alias « L’Afroptimiste ». Le jeune est tombé dans les mailles des hors-la-loi dans la nuit du mercredi à jeudi 08 février 2024 à N’Djamena. Marius a été abattu dans un lieu de distraction par balle par un criminel dont la motivation est toujours incertaine. Mais l’on reconnaît au défunt un engagement coriace sur les questions brûlantes d’actualités au Tchad.
Marius dénonçait les tares et dérives des autorités sur son mur à chaque fois que l’occasion se présentait. Saisissant le numérique comme moyen de combat contre l’injustice, la mauvaise gouvernance, Allah-Asra recevait parfois des menaces sur sa page digitale mais comme de l’eau sur le plumage d’un canard, l’activiste ne lâchait rien sur son passage.

Travaillant aussi pour le compte de certains médias de la place, Marius était très suivi et prenait à son compte et mettait à nu tout acte inhumain. Avec la somme colossale dédiée à la sécurité des Tchadiens, l’on se demande pourquoi un citoyen peut être abattu froidement en pleine capitale ? Des citoyens sont assassinés chez eux, dans la rue et partout sans que cela n’émeuve personne. Pourquoi les armes continuent à circuler sans gêner les autorités ?

Voilà que les hommes ayant une moralité démoniaque à la trame des vampires ont mis terme à la vie de ce jeune homme ambitieux et courageux.

La réaction du gouvernement est certes encourageante mais elle doit aller jusqu’au bout. Car, plusieurs dossiers similaires ont été classés sans suite malgré l’identification des présumés assassins. Avec la 5e République, la justice doit triompher sur les intérêts personnels. L’impunité n’a plus sa place. Les responsables de la mort de Marius doivent être traduits devant les juridictions compétentes et répondre de leurs actes.